Conte du Tsar Saltan et de la belle Princesse-Cygne

Conte du Tsar Saltan et de la belle Princesse-Cygne

 

 

Alexandre POUCHKINE
Conte du tsar Saltan,
de son fils, le glorieux et vaillant chevalier prince Guïdon Saltanovitch,
et de la belle princesse-Cygne.

À partir de 6 ans
32.5 x 25,6 cm, 32 pages, 15 illustrations

    COMMANDE

 

La BnF et Albin Michel Jeunesse conjuguent leur savoir-faire pour permettre aux enfants d’aujourd’hui de redécouvrir des trésors du patrimoine écrit. Réédition d’un album de 1906, le Conte du tsar Saltan de Pouchkine illustré par Bilibine est le dernier né de cette fructueuse collaboration. Ce conte épique entièrement écrit en vers dévoile aux enfants toute la musicalité de la poésie russe.

Victime d’une machination, le tsar Saltan donne l’ordre de jeter à la mer son fils nouveau-né et sa mère la tsarine. Enfermés dans un tonneau, ceux-ci finissent par échouer sur une île où le jeune prince sauve un cygne d’une mort certaine. Cet acte de bravoure lui vaudra la protection précieuse de l’oiseau, qui n’est autre qu’une princesse ensorcelée : elle fera sortir de terre une ville entière dont le prince sera sacré souverain, lui permettra de revenir voir son père et hanter ses bourreaux, lui assurera la fortune et peut-être l’amour.

Le peintre et illustrateur Ivan Bilibine est né en 1876. Formé sous la direction d’Ilia Répine, il réalise en 1899 ses premiers travaux graphiques et ses premières illustrations de contes populaires russes : il trouve là son domaine de prédilection qui caractérise l’ensemble de son œuvre.

Henri Abril a légèrement revu et remanié pour cette édition sa légendaire traduction de 1976,
qui était depuis longtemps introuvable.

 

Ainsi commence le conte du Tsar Saltan…

Tard un soir dans leur demeure
Filaient la laine trois sœurs.
« Si j’étais femme de roi,
Dit tout haut l’une des trois,
Pour le monde entier, moi seule,
Je tisserais draps et linceuls.
— Si j’étais reine, ma foi,
Dit la seconde à mi-voix,
J’offrirais un grand festin
À tous les braves chrétiens.
— Si j’étais tsarine, moi,
Dit la plus jeune des trois,
Pour le tsar donnerais jour
À un fils plein de bravoure ».

À ces mots, soudainement,
S’ouvre la porte en grinçant,
Et voient les sœurs éblouies
Entrer le tsar du pays.
Dans l’ombre, sous les volets,
En silence il écoutait,
Et par son vœu la dernière
En tous points a su lui plaire.
« Bonsoir, belle enfant, dit-il,
Sois tsarine ! et fin avril
Donne, je t’en prie, le jour
À un fils plein de bravoure ;
Quant à vous, mes chères sœurs,
Quittez donc cette demeure
Et toutes deux suivez-nous,
La tsarine et moi, partout :
Soit tisseuse la première,
La seconde – cuisinière ».

      La suite dans le livre…