Maxime Rylsky

MAXIME RYLSKY (1895-1964)

« Impressionniste et classique », comme il se définissait lui-même, Maxime Rylsky fut aussi fortement marqué par son œuvre de traducteur (« Passeur, mon plus beau titre ») : de Shakespeare à Hugo et Rostand, de Mickiewicz à Pouchkine, il a enrichi la littérature ukrainienne des chefs d’œuvre universels.

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Tel Ulysse enfin las de ses errances
Sur les mers bleues, épuisé par la vie
Je m’allonge sous un vieux peuplier,
Oubliant tout à l’ombre de ses feuilles.
Les pensées – ou leurs ombres seules – tissent
Ma somnolence. Les feuilles tressaillent,
Et le long du tronc des bestioles grimpent
Dans un mince filet blanc de soleil.

Et il se peut qu’au paisible murmure
Je m’endorme, et que jouant à la balle
Vienne me réveiller Nausicaa,
Fille svelte du roi des Phéaciens.

Les cloches d’Avignon / Авiньйонскi дзвони

Flottent, fondent les carillons,
Sourds à la vie effervescente…
Déjà Rabelais, Avignon,
T’avaient nommée carillonnante.

À tes sonnailles se raccrochent
Tous ceux qui croient encore en Dieu.
Comment s’étonner que les cloches
Aient tout un musée en ce lieu?

Le bronze narre les exploits
De cette terre d’endurance…
Ici les papes autrefois
Étaient captifs des rois de France.

Quoique d’aucune religion,
J’aime écouter les carillons,
Et là, sur la rive du Rhône,
Vieux mais épris comme un jeune homme,
Je te salue, mon Avignon.

 

Пливуть i тянуть передзвони,
Байдужi до житейських справ,
Дзвенячим мiстом, Авіньйоне,
Іще Рабле тебе назвав.

Той дзвін скликає до поклонів
Побожних досі ще людей,
Отож не дивно, що для дзвонів
Тут спеціальний є музей.

І чуються у міднім дзвоні
Казки терпливої землі…
Колись держали у полоні
Тут пап французькі королі.

По-своєму люблю я дзвони,
Не релігійний аніяк;
Отут, на узбережжі Рони,
Тебе вітає, Авіньйоне,
Старий закоханий юнак.